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Présidentielle américaine 2024 : Donald Trump remporte l’Arizona et transforme l’essai

Élections américaines de 2024dossier
Le milliardaire républicain, dont on sait depuis mercredi qu’il sera le prochain locataire de la Maison Blanche, aura donc remporté les sept swing states. Il confirme ainsi sa nette domination sur Kamala Harris.
Donald Trump en campagne à Tucson, Arizona, en septembre 2024. (Rebecca Noble/AFP)
publié le 10 novembre 2024 à 7h50

Ça ne change pas le résultat, mais ça enfonce le clou. Quatre jours après avoir été déclaré vainqueur du premier des Etats pivots, la Caroline du Nord, voici la victoire de Donald Trump confirmée dans le septième et dernier d’entre eux, l’Arizona. Le milliardaire, et criminel condamné, aura donc réussi une sorte de strike aussi humiliant que vengeur face à sa rivale Kamala Harris, finalement très nettement battue dans une élection que l’on annonçait pourtant serrée comme rarement dans l’histoire américaine.

La victoire, a priori plutôt favorisée par une participation décevante du camp démocrate, est même totale pour Donald Trump : en nombre de grands électeurs – 312 contre 226 pour l’actuelle vice-présidente –, mais aussi en nombre de suffrages à l’échelle nationale. Le républicain devance pour l’instant Kamala Harris de près de 4 millions de voix et, même si le dépouillement n’est pas terminé, il devrait conserver son avantage, ce qui est une première dans son camp depuis la victoire de George W. Bush en 2004.

L’Arizona, remporté de justesse par Joe Biden en 2020, vient donc clore symboliquement cette élection présidentielle. D’abord par son retour dans le giron républicain. Ensuite parce qu’il incarne probablement les deux préoccupations qui ont précipité la défaite des démocrates : la question migratoire et celle du coût de la vie, particulièrement vives dans cet Etat frontalier du Mexique. Et enfin pour son électorat latino assez conséquent, dont une partie substantielle, en Arizona comme dans tous les autres Etats, a en partie délaissé les démocrates pour soutenir l’ex-président malgré sa dérive raciste et ses promesses de déportations massives.

Les démocrates abasourdis

Avec ces onze derniers grands électeurs, c’est en fanfaron que Donald Trump va se préparer à son investiture, le 20 janvier, dans un climat politique bien différent de la dernière élection. Sa victoire rapide contraste avec le long dépouillement de 2020, qu’il avait contribué à enflammer en criant à la fraude puis en refusant de reconnaître sa défaite – qu’il ne reconnaît toujours pas aujourd’hui. Et elle a surtout assommé le camp progressiste. Les démocrates semblent encore abasourdis lorsqu’ils ne se tirent pas dans les pattes pour se rejeter la responsabilité de la déroute.

L’actuel président Joe Biden est quant à lui resté digne. Il s’est engagé, dans un discours le 7 novembre, à assurer une transition politique «pacifique», dans le but de «faire baisser la température» après une campagne à couteaux tirés marquée par les outrances de Donald Trump. Celui-ci doit d’ailleurs être reçu mercredi à la Maison Blanche pour la première étape de ce passage de témoin.

Le futur mandat du premier président inculpé au pénal de l’histoire des Etats-Unis se fera d’ailleurs sans garde-fous, ou presque. Car non seulement il a gagné la course à la Maison Blanche, mais ses troupes sont désormais majoritaires au Sénat et en bonne voie pour le rester à la Chambre des représentants.