Pendant d’interminables semaines, Kamala Harris s’est trouvée dans la position impossible d’être la défenseuse la plus intraitable d’un Joe Biden bousculé par les doutes de ses alliés démocrates, en même temps que le recours le plus évident si celui-ci devait renoncer enfin à briguer un nouveau mandat à la Maison Blanche. Le temps pris par le président jusqu’à céder enfin dimanche 21 juillet aux appels au retrait qui n’avaient cessé d’enfler depuis un épouvantable soir de débat fin juin, a sans doute paru infiniment long aux démocrates américains.
Il aura cependant permis à Harris de continuer à faire campagne avec brio contre Donald Trump, inlassablement, en étant désormais scrutée sous ce jour de possible figure de proue du «ticket présidentiel», mais sans avoir à en endosser encore l’habit. Pas encore en première ligne, d’une loyauté inattaquable à son patron, mais déjà affranchie de l’ombre vacillante de celui-ci. Et ainsi aura-t-elle permis aux esprits de se préparer lentement à l’évidence de sa prise de relais sans jamais la revendiquer d’avance, offrant le temps et le soin à ses alliés de plancher déjà sur leurs comm