Le jour même de son entrée en fonction, Joe Biden avait tenu une de ses promesses phares : un projet de loi massif offrant une voie vers la régularisation à des millions d’immigrants sans papiers. C’était une victoire pour les défenseurs des droits des immigrés. Mais Kamala Harris, désormais candidate, semble vouloir emprunter un chemin bien différent. Elle promet aujourd’hui de faire passer «la loi bipartisane la plus stricte en matière de sécurité frontalière depuis des décennies», une loi sans aucune voie vers la citoyenneté.
Ce revirement, qui laisse perplexe une partie des défenseurs de l’immigration, reflète l’évolution rapide des débats sur le sujet aux Etats-Unis. Lors de sa candidature aux primaires démocrates pour la présidentielle il y a cinq ans, Harris s’était engagée à traiter les migrants avec plus d’humanité et à dépénaliser les traversées illégales. Mais face à la campagne de Donald Trump, marquée par une rhétorique anti-immigration et des promesses d’expulsions massives, de nombreux militants préfèrent ne pas critiquer ouvertement le tournant répressif de Harris.
Leur retenue reflète une crainte profonde de ce qu’une victoire de Trump signifierait pour l’immigration. De nombreux défenseurs des droits de l’homme se disent réticents à formuler des critiques qui pourraient nuir