Le 2 octobre, les Brésiliens seront appelés aux urnes, arbitres d’un duel désigné entre Jair Bolsonaro, l’actuel président populiste d’extrême droite qui ne cesse de menacer les institutions et la démocratie, et Lula, figure de la gauche brésilienne depuis des décennies, président du pays de 2003 à 2010. A presque 77 ans, l’ancien métallurgiste semble promis à un retour au pouvoir, les enquêtes d’opinion lui donnant entre 40 et 50 % d’intention de vote au premier tour, contre moins de 35 % pour le président sortant. Mais à quelques semaines du scrutin, compte tenu de l’extrême tension entourant l’élection, tout peut encore se passer selon Maud Chirio, historienne spécialiste du Brésil et maîtresse de conférences à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée.
Peut-on dire, au vu des sondages, que l’élection est jouée d’avance ?
Non. Nous sommes dans un climat extrêmement incertain dans lequel on ne peut pas se baser sur les enquêtes d’opinion. Les sondages peuvent évaluer quelle partie de la population soutient tel ou tel candidat. Mais pour ces élections, on ne peut pas du tout s’assurer que le sc