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Libération
Vu de Santiago

Ex-syndicaliste et fan de rock, Gabriel Boric va présider le Chili

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Originaire de Patagonie, l’ancien leader étudiant de 35 ans a remporté plus largement que prévu l’élection présidentielle de dimanche. Porté par une coalition alliant sociaux-démocrates et communistes, il devra accompagner la nouvelle Constitution, en cours de rédaction.
Gabriel Boric, au soir du premier tour, à Santiago du Chili, le 18 juillet. (Felipe Figueroa/Sopa Images/SPUS/ABACA)
publié le 16 décembre 2021 à 20h01
(mis à jour le 20 décembre 2021 à 19h32)

Dès l’annonce des résultats quasi définitifs, dimanche en début de soirée, des dizaines de milliers de sympathisants de gauche ont laissé exploser leur joie dans les rues du Chili. L’euphorie témoignait d’abord d’un soulagement: la défaite de l’extrême droite représentée par Juan Antonio Kast, admirateur de Jair Bolsonaro et de l’ancien dictateur Augusto Pinochet. Mais aussi celle des espoirs immenses placés dans un homme jeune, au cœur des combats menés par la société chilienne cette dernière décennie : l’éducation gratuite, des retraites justes, les droits des femmes, ceux de la communauté LGBT+, le respect des peuples originaires (10% de la population).

Pour la première fois depuis le retour de la démocratie en 1990, l’alternance entre droite libérale et gauche modérée vole en éclats. Le nouveau venu défendait les couleurs d’une large union des gauches, allant des communistes aux sociaux-démocrates. Et son passé d’acteur des luttes étudiantes est un nouvel exemple de l’apport du syndicalisme au paysage politique latino-américain: au Brésil, Lula s’est formé dans les grèves de la métallurgie, et en Bolivie Evo Morales a défendu les cocaleros, paysans cultivateurs de coca. Plus récemment, le Pérou a porté à la présidence l’instituteur syndicaliste Pedro Castillo.

Cheveux en bataille

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