Un débat sans gagnant clair : c’est le sentiment qui se dégageait dimanche soir, à l’issue du premier face-à-face de la campagne présidentielle brésilienne de l’entre-deux-tours entre Lula da Silva et Jair Bolsonaro, qui s’affronteront en ballottage le 30 octobre. De quoi rajouter à l’incertitude d’une bataille serrée. Si le patron de la gauche est donné gagnant d’une courte tête (53 % des intentions de vote exprimées contre 47 % pour son adversaire), les instituts de sondage sont sur le gril après avoir largement sous-estimé la performance du président sortant avant le premier tour.
D’entrée de jeu, Lula a attaqué son adversaire sur l’invraisemblable gestion de la pandémie de Covid-19, qui a fait du Brésil l’un des pays les plus endeuillés, avec plus de 10 % du nombre total de contaminés morts dans le monde, soit quatre fois le poids démographique du pays dans la population mondiale. Quittant sa place pour se placer devant la caméra, et regarder le téléspectateur dans les yeux, l’ancien président a décoché à l’actuel une série de coups qui a obligé ce dernier à demander à «changer de sujet».