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Libération
Vérité et mensonges

Présidentielle de 2020 : Mike Pence, son ex-président, plombe la défense de Donald Trump

Alors que l’ancien président a été inculpé mardi pour avoir tenté d’inverser le résultat de la présidentielle remportée par Joe Biden, son ex-vice-président a affirmé sur Fox News que ce n’est pas une suspension mais une annulation des votes qui lui avait été demandée par son ex-patron.

Mike Pence, candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2024, à Des Moines dans l'Iowa le 28 juillet 2023. (Charlie Neibergall/AP)
Publié le 03/08/2023 à 19h51

Mike Pence en a ras la cravate. L’ex-vice-président de Donald Trump a perdu son flegme habituel au micro de Fox News mercredi 2 août. Le Républicain, candidat à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2024, est revenu sur les pressions que son ancien patron lui avait fait subir pour annuler les résultats du scrutin de 2020. Mike Pence qui en tant que vice-président avait pour fonction honorifique de certifier les votes, n’avait pas cédé. Une foule colérique de partisans du président déchu s’était alors lancée à l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.

«Le président Trump et sa bande d’avocats cinglés m’ont demandé de rejeter les votes électoraux […] le chaos s’en serait suivi», retrace l’ancien colistier face caméra. «Pour respecter le serment que j’ai fait au peuple américain et à Dieu tout-puissant, j’ai rejeté sa demande et j’ai fait mon devoir ce jour-là», poursuit-il, grandiloquent.

Donald Trump a été inculpé mardi justement pour avoir tenté d’inverser le résultat du scrutin présidentiel de 2020. Il est convoqué ce jeudi devant un tribunal à Washington. Alors que les avocats de l’ancien président Républicain affirment que leur client n’a fait que demander à Mike Pence de «suspendre le vote» de certification des résultats et non de l’annuler, Mike Pence est sorti de ses gonds. «Soyons clairs sur ce point. Ce n’est pas seulement une suspension qu’ils m’ont demandée», clarifie-t-il avec fermeté.

«Pendez Pence»

Point important, comme le repère The Guardian : l’acte d’accusation visant Trump repose notamment sur des notes prises par Mike Pence. Ces dernières mettent en exergue les pressions répétées exercées par Trump sur son ancien bras droit. «Le 25 décembre, lorsque le vice-président a appelé l’accusé pour lui souhaiter un joyeux Noël, l’accusé a rapidement tourné la conversation vers le 6 janvier et sa demande au vice-président de rejeter les votes électoraux ce jour-là», peut-on ainsi lire dans l’acte d’accusation.

Ces pressions ont pris un tour plus inquiétant le 6 janvier 2021, jour de l’assaut du Capitole. Dans son discours tenu en amont, Donald Trump faisait alors monter la tension : «Si Mike fait la bonne chose, nous gagnons l’élection», assurait-il. Pas de quoi faire plier Pence qui, dans une lettre ce jour-là, indiquait qu’il n’inverserait pas les résultats. Alors qu’à l’intérieur du Congrès, le vice-président s’apprêtait à mener la certification des votes, une partie des émeutiers avait alors fait irruption en hurlant : «Pendez Pence, pendez Pence !».