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Libération
Reportage

Argentine : du peso faisons table rase, le programme du favori Javier Milei

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Face à une inflation galopante et une paupérisation croissante, le favori ultralibéral du premier tour, dimanche 22 octobre, propose de dollariser l’économie.
Devant un marché de viande affichant ses prix à Buenos Aires en Argentine, alors que le pays est touché par une très forte inflation. (Natacha Pisarenko/AP)
par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires
publié le 19 octobre 2023 à 8h02

«Le peso ne vaut même pas un excrément !» Javier Milei, candidat anarco-capitaliste à la présidentielle argentine, raffole de cette punchline. Il l’éructe depuis des années, alors qu’il n’était encore qu’un économiste ultralibéral, invité permanent des plateaux télé qu’il galvanisait de son style incendiaire. Le propos est violent, vulgaire, mais reflète une certaine réalité. Les Argentins n’ont pas confiance en leur monnaie, historiquement très volatile. Et encore moins actuellement : en un an, sa valeur a été divisée par trois. Et la chute vertigineuse s’accélère par brusques à-coups alors que se rapproche l’échéance électorale du premier tour et que grandit l’incertitude liée à une possible victoire de Javier Milei. Cette décadence sans fin du peso alimente une inflation qui bat chaque mois ses propres records : 12,4% pour le seul mois de septembre, la plus haute depuis trente-deux ans. En octobre, sans doute plus encore.

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