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Libération
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Procès à gogo et «fake news» : dans le viseur de Donald Trump, les grands médias américains encaissent les coups

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Depuis le début de son second mandat, le harcèlement de Donald Trump envers les journalistes a repris de plus belle. Les enjeux financiers font désormais plier certains médias privés, créant des précédents inquiétants pour la liberté de la presse.
Donald Trump lors de son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier. (Anna Moneymaker/Getty Images via AFP)
publié le 30 avril 2025 à 11h57

«Fake news !» Dans la bouche de Donald Trump, cette accusation, maintes fois lancée en meeting et sur les réseaux sociaux, est devenue une simple interjection. L’obsession du président étasunien pour contrôler le discours autour de sa personne ne date pas de son second mandat. Depuis 2016, il multiplie les invectives voire les insultes contre tous les journalistes qui osent faire leur travail d’information.

Mais depuis sa réélection, en novembre 2024, la croisade de Trump prend un tournant inquiétant. Le Président est engagé dans des procès pour diffamation contre plusieurs chaînes de télévision. «Il y a une judiciarisation de son rapport avec les médias, ce qui n’était pas le cas pendant son premier mandat», analyse Alexis Pichard, auteur de Trump et les médias, l’illusion d’une guerre (VA Editions, 2020).

Plus personne n’échappe à cette guerre permanente visant à contrôler son propre récit. Pas même la très trumpienne Fox News, qu’il accuse d’avoir diffusé un sondage de popularité en sa défaveur, à l’occasion des cent jours de sa présidence : sur son réseau Truth Social, le 24 avril, le Président s’en est pris directement au magnat Rupert Murdoch, qui contrôle la chaîne. «Sa stratégie est d’accabler tous les médias qui sortent de son récit», résume Alexis Pichard.

La licence de diffusion en jeu

L’une des dernières cibles dans le viseur de Trump est la chaîne CBS, parmi les plus regardées du pays, et son émission d’information 60 Minutes. En novemb