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Analyse

Recul démocratique et échec de la lutte anticorruption : au Guatemala, des élections sans illusion

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Les principaux candidats hostiles au «pacte des corrompus» qui dirige le pays ont été écartés de la course au scrutin présidentiel, qui se tient ce dimanche 25 juin.
Lors d'une manifestation dans la capitale du Guatemala, en mars. (Johan Ordonez/AFP)
publié le 24 juin 2023 à 16h38

Six ans derrière les barreaux. Mercredi 14 juin, après onze mois de détention provisoire pour des faits de blanchiment d’argent, le journaliste guatémaltèque José Rubén Zamora, fondateur du quotidien El Periodico qui a publié de nombreuses enquêtes sur la corruption au sein du régime jusqu’à sa fermeture sous la contrainte au mois de mai, est condamné à une lourde peine de prison. Pas suffisante cependant pour le parquet, qui fait appel, le procureur ayant requis quarante d’incarcération. L’épisode témoigne de l’inquiétante régression démocratique en cours au Guatemala, petit pays de 17 millions d’habitants qui se prépare sans illusion à des élections générales, le 25 juin, et à un éventuel second tour du scrutin présidentiel le 20 août. Au cœur de plusieurs affaires de corruption, le président Alejandro Giammattei s’apprête à céder sa place après quatre années au pouvoir, la Constitution interdisant au chef de l’Etat de se représenter. Plus de vingt candidats concourent à sa succession. Parmi eux, la sociale-démocrate Sandra Torres, ancienne première dame et finaliste malheureuse du scrutin présidentiel en 20