Menu
Libération
Interview

Réelection de Maduro au Venezuela : «Ce qui s’est passé dimanche était le scénario le plus probable»

Article réservé aux abonnés
Pour le chercheur Thomas Posado, le pouvoir chaviste a plus à craindre des mobilisations de rue des Vénézuéliens que des sanctions internationales, qui n’ont eu jusqu’à présent que peu d’effets.
A Caracas, le 30 juillet 2024. (Alexandre Meneghini/Reuters)
publié le 30 juillet 2024 à 20h56

Thomas Posado est maître de conférences en civilisation latino-américaine à l’université de Rouen. Spécialiste de la révolution bolivarienne, il a publié en 2023 Venezuela : de la révolution à l’effondrement. Le syndicalisme comme prisme de la crise politique (1). Il analyse la situation créée par la victoire proclamée et très contestée de Nicolás Maduro à l’élection présidentielle de dimanche.

Le président Maduro s’est proclamé vainqueur d’une élection où l’opposition était très largement favorite. Pensiez-vous qu’une alternance pacifique était possible ?

Ce qui s’est passé dimanche était le scénario le plus probable. Tout le monde s’attendait à ce que la plupart des suffrages aillent à l’opposition, ce qui a été probablement le cas, mais aucune déclaration préalable de Nicolás Maduro ne laissait entendre qu’une alternance était possible.

Maduro est-il vulnérable à la pression de la communauté internationale, ou à celle exercée par la population, à travers les manifestations qui se déroulent actuellement ?

La pression externe s’exerce depuis plusieurs années par le biais de sanctions économiques, mais elles n’ont pas fait vaciller le pouvoir, de même que le soutien de dizaines d’Etats à un président d’opposition, Juan Guaidó, qui n’a lui non plus donné auc