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Rencontre avec l’administration Trump à Paris : l’Elysée se targue d’avoir remis l’Europe au coeur des négociations sur l’Ukraine

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
De premières discussions se sont déroulées jeudi avec le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et l’envoyé spécial Steve Witkoff, durant lesquelles un «soutien commun» à la volonté de Donald Trump de mettre un terme au conflit a été affirmé.
Au palais de l'Elysée, à Paris, jeudi 17 avril 2025. (Ludovic Marin/AP)
publié le 17 avril 2025 à 21h00

La France a salué un «excellent échange» sur l’Ukraine jeudi à Paris dans un format «inédit» entre Américains, Ukrainiens, Français, Britanniques et Allemands, qui a «permis de converger» sur l’objectif d’une «paix solide» entre Kyiv et Moscou. «Nous avons déclenché aujourd’hui à Paris un processus qui est positif et auquel les Européens sont associés», s’est félicitée la présidence française à l’issue d’une série de réunions notamment autour d’Emmanuel Macron, du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et de Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump. Une nouvelle réunion des émissaires de ces cinq pays est prévue la semaine prochaine à Londres, en présence notamment de Steve Witkoff, alors que les Européens craignent depuis des semaines d’être mis à l’écart des négociations entre les Etats-Unis et la Russie.

Selon un conseiller d’Emmanuel Macron, les responsables ukrainiens et européens ont souligné leur «soutien commun» à «l’objectif du président Trump de mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine» et à «la nécessité d’un cessez-le-feu complet le plus rapidement possible». Ce cessez-le-feu devrait «se baser sur la ligne de contact [ligne de front] telle qu’elle est», en tenant compte des territoires ukrainiens «occupés par la Russie», a estimé l’Elysée.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a réengagé de manière spectaculaire le dialogue avec la Russie de Vladimir Poutine, laissant craindre à Kyiv et aux Européens une négociation à laquelle ils ne seraient pas associés. L’Ukraine et les Etats-Unis sont finalement tombés d’accord sur le principe d’un cessez-le-feu complet, mais la Russie n’y a pas encore répondu favorablement. De leur côté, une «coalition de volontaires», essentiellement européens, travaille sous la houlette de la France et du Royaume-Uni à des «garanties de sécurité» à apporter à Kyiv dans le cadre d’un futur accord de paix, y compris un possible «force de réassurance» à déployer en Ukraine. Mais plusieurs de ces pays exigent un filet de sécurité américain pour y participer.

«Les Américains sont prêts à discuter la question des garanties de sécurité», s’est borné à dire jeudi à l’issue des rencontres parisiennes la présidence française, assurant que Washington «apprécie» le travail franco-britannique en ce sens.

«Il y a une volonté de travailler très étroitement avec nos partenaires ukrainiens, avec nos partenaires américains, de telle façon que la paix qui devra être négociée entre l’Ukraine et la Russie soit au bénéfice évidemment de l’Ukraine et aussi de la sécurité de tous en Europe», a encore dit l’entourage d’Emmanuel Macron, estimant que la présence de Marco Rubio et de Steve Witkoff démontrait «l’importance qu’ils accordent» au «rôle des Européens».