En avril, Louise-Marie Marguet a dû rentrer en France «à toute vitesse» pour «dire au revoir» à son père, foudroyé par un AVC. «J’ai pu passer cinq heures avec lui, puis il est parti», confie la jeune Française. Installée depuis quelques années à Los Angeles où elle a fondé une start-up, elle s’est heurtée à son retour à la «travel ban» qui interdit l’entrée sur le territoire américain à tout voyageur ayant séjourné dans l’espace Schengen ou au Royaume-Uni au cours des quatorze jours précédents, exception faite des citoyens américains, binationaux ou détenteurs d’une carte verte (résidents permanents). Imposée en mars 2020 par Donald Trump puis levée juste avant son départ de la Maison-Blanche fin janvier, cette restriction a été immédiatement remise en place par Joe Biden au nom de la maîtrise du Covid-19, alors que le pays faisait face à une nouvelle flambée de l’épidémie.
Seule dérogation possible, la NIE (National Interest Exemption), aujourd’hui délivrée surtout aux étudiants et aux journalistes, a été refusée à Louise-Marie, titulaire d’un visa investisseurs. La jeune femme, alors «en plein deuil» mais devant rentrer aux Etats-Unis pour gérer son entreprise et ses sept employés, a dû, comme de nombreux Européens ces derniers mois, passer quatorze jours au Mexique, pays non concerné par la «travel ban», avant de pouvoir rentrer à Los Angeles. Une situation «absurde et cruelle», déplore-t-elle, surtout dans un pays où la pa