Parmi la litanie de promotions affligeantes opérées jour après jour par le président réélu Donald Trump, répartissant les portefeuilles de sa future administration entre les loyalistes ayant appuyé sa campagne ou défendu ses intérêts devant la justice, la nomination, jeudi 14 novembre, de Robert F. Kennedy Jr à la tête du ministère de la Santé des Etats-Unis est certainement celle qui résume le mieux le cirque trumpiste comme amalgame de cour du roi et des miracles : un vaste théâtre d’opportunismes narcissiques et de dérèglements qui est aussi, et surtout, un imminent et immense danger public.
Challenger d’abord de Joe Biden lors de la primaire démocrate, puis tiers candidat indépendant, et finalement rallié à Donald Trump fin août en échange du genre de gratification reçue jeudi – «Je vais le laisser se lâcher sur la santé, l’alimentation, les médicaments», avait lancé fin octobre le candidat républicain avec désinvolture, comme s’il promettait un jouet expérimental à un jeune prodige turbulent –, RFK Jr est certes un drôle d’animal politique, sans guère d’équivalent actuel, di