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Libération
Sans surprise

Salvador : l’autoritaire Nayib Bukele revendique une large réélection

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En poste depuis 2019, le jeune chef de l’Etat en pleine dérive autoritaire revendique 85% des voix exprimées dimanche 4 février. Un score stratosphérique lié à sa politique ultrarépressive, qui inspire au-delà des frontières du pays.
Le président du Salvador, Nayib Bukele salue ses partisans depuis le balcon du Palais national aux côtés de son épouse Gabriela Bukele, après s'être déclaré vainqueur de l'élection présidentielle, dimanche soir. (Jose Cabezas/Reuters)
publié le 5 février 2024 à 7h23

Avec son sourire éclatant et ses lunettes aviator, Nayib Bukele est le visage d’une dérive générationnelle. Celle qui vante les mérites d’une démocratie qui n’en est plus vraiment une. Et dans son pays, le Salvador, ça marche du tonnerre : le voici très probablement réélu pour un second mandat à la tête du pays après le scrutin de dimanche 4 février. Un dépouillement d’un tiers des bulletins le crédite de plus de 80% des suffrages exprimés, lui en revendique 85%. « Le peuple salvadorien s’est exprimé, et non seulement il s’est exprimé haut et fort, mais il s’est exprimé avec la plus grande force dans l’histoire de la démocratie dans le monde entier. C’est littéralement le pourcentage le plus élevé de l’histoire », a-t-il lancé, sous les acclamations de ses partisans réunis devant le Palais national de San Salvador, tandis que des feux d’artice retentissaient dans le pays. Nayib Bukele revendique aussi 58 des 60 sièges à l’Assemblée nationale pour son parti Nuevas Ideas. De quoi balancer tout en ironie et sans pression : «Ce serait la première fois dans un pays qu’un parti unique existe dans un système pleinement démocratique.» Tout ça sans même avoir besoin de bourrer les urnes. C’est dire.

Le jeune chef d’Etat, 42 ans, n’a même pas pris la peine de faire officiellement campagne. Depuis trois mois, pas un seul meeting. Tout juste une série de tweets et de vidéos léchées, partagés et repartagés en masse sur les réseaux sociaux.