A 30 ans, l’année dernière encore, sa fortune approchait des 26 milliards de dollars. Sa tronche de potache cérébral et sommeilleux, sa jungle de cheveux bruns plantée sur le cerveau le plus rentable, éthique et visionnaire de la nouvelle ère des cryptomonnaies, ornait en août 2022 l’auguste magazine Fortune, ébaubi par les exploits du «prochain Warren Buffett» de la crypto, tandis que le journaliste révéré Michael Lewis lui adressait une biographie admirative.
Mais ce jeudi 2 novembre, les jurés du tribunal fédéral de New York n’ont pris que quatre petites heures, au terme de cinq semaines de procès accablant, pour déclarer Sam Bankman-Fried, alias SBF, coupable de sept chefs d’accusations de fraude. Un verdict qui, lors de l’édiction de la sentence en mars 2024, pourrait valoir au patron de la plateforme de cryptomonnaies FTX et de la firme d’investissement Alameda, une postérité digne de Bernie Madoff, chiffrée à une possible peine maximale de 110 années de prison.
La détermination du jury s’explique peut-être par les 8 milliards de dollars de dépôts de clients évaporés dans le chaudron financier de FTX, et la catastrophe financière – la chute de