Menu
Libération
Ça chauffe

En Californie, l’hydroélectricité en chute libre

Réservé aux abonnés

Les cours d’eau s’assèchent à vue d’œil dans l’Ouest américain. Le barrage d’Oroville, le plus haut barrage des Etats-Unis, va bientôt être mis à l’arrêt, faute d’eau pour faire tourner les turbines.

Depuis début juillet, le niveau du lac d’Oroville, deuxième plus grand réservoir de Californie, a baissé en moyenne de 36 centimètres par jour. Mardi soir, le lac s’élevait à 198 mètres au-dessus du niveau de la mer. Lorsque le niveau de l’eau tombera entre 192 et 195 mètres, la centrale devra être mise à l’arrêt. Une première en plus d’un demi-siècle d’existence. (Justin Sullivan/Getty Images via AFP)
Par
Robin Playe
Frédéric Autran
Journaliste - International
Publié le 29/07/2021 à 6h10

La Californie s’enfonce dans l’une des pires sécheresses de son histoire récente. Et le lac d’Oroville, adossé au barrage homonyme, le plus haut des Etats-Unis, fournit l’une des meilleures illustrations de l’ampleur – et de l’accélération – du phénomène. Les denses forêts verdoyantes qui, il y a deux ans encore, bordaient cet immense bassin artificiel, dont la superficie peut atteindre 10 kilomètres carrés, sont aujourd’hui roussies, clairsemées et surtout de plus en plus éloignées de l’eau qui se retire, laissant apparaître la face nue et craquelée des collines autrefois immergées. Sous l’emblématique pont Enterprise, à l’est du lac, la vaste étendue d’eau a laissé place à un ruisseau asséché. Tout autour du bassin, dont les branches s’étendent sur des kilomètres, les mêmes scènes se répètent : des bateaux en rangs serrés, qui oscillent lentement à la surface de l’eau, quand ils n’ont pas été retirés par leurs propriétaires. Après le week-end du 4 juillet, jour de la Fête nationale, la plupart des rampes d’accès, à sec, ont été fermées.