«Il ne faut pas se voiler la face : en matière de résistance, nous autres, Américains, sommes des novices», confesse Paul Zwieber. Ce mercredi soir de fin septembre, dans une salle de la bibliothèque municipale de Littleton, banlieue cossue au sud de Denver, le chirurgien retraité du Colorado disserte sur la dérive autoritaire de Donald Trump et sur la manière, individuelle comme collective, d’y faire face. «Notre démocratie est menacée comme jamais. Mais notre société, prisonnière du mythe éculé de l’exceptionnalisme américain, peine à concevoir que tout cela puisse nous arriver, à nous», poursuit le septuagénaire à l’épaisse barbe poivre et sel, un peu las, désabusé même, face à la «complaisance» qu’il décèle chez tant de ses concitoyens.
Autour de lui, Sheryl, Rick, Libbie, Andrea et Tom acquiescent. Tous appartiennent à la section locale du mouvement Indivisible, né dans le sillage de la première élection du milliardaire new-yorkais et demeure, près d’une décennie plus tard, l’un des principaux foyers de la contestation anti-Trump. Avec d’autres collectifs militants et associations de défense des droits, Indivisible organise ce samedi 18 octobre