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Fake news

Submersible «Titan» : les prétendues dernières communications entre le sous-marin et la surface sont fausses, selon les enquêteurs

Le sous-marin touristique «Titan» disparaissait en mer avec cinq personnes à son bord l’année dernière. Il était en plongée autour de l’épave du «Titanic». Selon l’équipe du gouvernement américain qui enquête sur la catastrophe, la transcription des dernières communications entre l’engin et son navire amiral, diffusée sur internet, sont fausses.
Le submersible Titan. (OceanGate Expeditions/via Reuters)
publié le 11 juin 2024 à 18h02

Les transcriptions des dernières communications entre le «Titan» et son vaisseau mère, le Polar Prince, avant l’implosion du sous-marin sont fausses, comme le rapporte le New York Times, lundi 10 juin. Disparu dans l’Atlantique nord lors d’une expédition à proximité de l’épave du Titanic le 18 juin 2023, le submersible de tourisme de l’entreprise OceanGate a subi une «implosion catastrophique» dans les profondeurs de l’océan. Cinq hommes étaient à son bord. Une prétendue transcription des communications entre le submersible et le Polar Prince avait par la suite largement circulé sur Internet, notamment sur YouTube et TikTok.

Cette fausse transcription détaillée aurait commencé à être diffusée seulement quelques jours après l’annonce de l’implosion de l’appareil par les garde-côtes américains. Comme l’explique le New York Times, elle «contenait des acronymes spécialisés sur Titan, le prénom d’un expert du vaisseau mère et des représentations crédibles de la descente du submersible. Bref, le rapport détaillé avait un air d’authenticité». Selon ces faux échanges, le «Titan» prévenait par exemple son navire amiral d’une série d’alarmes liées à l’état de la coque. Puis, plus rien.

Le New York Times cite le chef de l’équipe qui enquête sur le naufrage - la Marine Board of Investigation. Il est catégorique : «il s’agit d’une fausse transcription», et il n’y a aucune preuve que les passagers du «Titan» aient eu conscience de l’implosion imminente de leur sous-marin. Selon lui, ces communications truquées sont néanmoins assez bien faites pour paraître réelles, car elles donnent une impression de panique chez les cinq passagers du submersible.

Comme l’explique le journal, les enquêteurs ont eu accès aux véritables enregistrements des communications entre le sous-marin et le Polar Prince. Des échanges qui, dans le cadre de l’enquête, sont encore confidentiels. Il s’agit des premières révélations de l’équipe d’experts, rappelle le New York Times. Leur rapport final, lui, pourrait prendre des années. Selon le chef de la Marine Board of Investigation, cette enquête est particulièrement complexe à cause du manque de témoins de la catastrophe, de la difficile extraction de données des appareils électroniques et du fait que le site de la catastrophe se situe au large du Canada, dans les eaux internationales.