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Diplomatie

Sur l’invasion russe en Ukraine, l’Amérique latine s’accroche à sa neutralité

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L’Argentine, le Brésil, la Colombie ou le Mexique ne se sont pas associés aux sanctions contre la Russie et ont exclu l’envoi d’armement aux Ukrainiens que leur demandaient les Etats-Unis et l’Union européenne.
Les présidents argentin Alberto Fernandez et colombien Gustavo Petro à Buenos Aires à l'occasion du sommet de la Celac. A l'occasion de cette réunion des dirigeants d'Amérique du Sud et des Caraïbes, Petro a exprimé son refus de livrer des hélicoptères à l'Ukraine en échange d'appareils neufs fournis par les Etats-Unis. (Luis Robayo /AFP)
publié le 24 mars 2023 à 17h01

A une date indéterminée, la générale Laura Richardson, responsable du commandement militaire Sud des Etats-Unis (qui s’étend à tous les pays et territoires d’Amérique latine sauf le Mexique), a proposé un marchandage à la Colombie. Si le pays acceptait de mettre à la disposition de l’armée ukrainienne sa cinquantaine de vieux hélicoptères Mi-8 et Mi-17 de fabrication soviétique, Washington remplacerait les appareils par du matériel flambant neuf «made in USA». La réponse du président de gauche Gustavo Petro a été tranchante : «Nous garderons ces armes, même si nous devons les transformer en ferraille.» Et d’ajouter : «Nous ne sommes dans aucun camp, sinon celui de la paix

La déclaration du président colombien, faite fin janvier à Buenos Aires lors du sommet de la communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac), était cohérente avec l’attitude des gouvernants de la région depuis le début de la guerre. A l’exception des régimes ouvertement russophiles (Cuba, Nicaragua et Venezuela), la majorité des pays d’Amérique latine a condamné l’invasion de Vladimir Poutine et voté les résolutions de l’ONU, mais se sont abstenus de toute sanction, et ont refusé l’envoi de matériel militaire.

Conflit lointain

Les demandes ont pourtant été pressant