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Sur YouTube, des créateurs de contenu bannis pour désinformation vont réintégrer la plateforme

Le réseau social a annoncé mardi 23 septembre le retour de chaînes écartées pour avoir contribué à divulguer de fausses informations. La nouvelle a été saluée par les alliés de Donald Trump.

(Kirill Kudryavtsev/AFP)
Publié le 24/09/2025 à 11h47

Une victoire de plus pour la complosphère. YouTube s’apprête à réintégrer des créateurs jusqu’ici bannis de la plateforme pour avoir diffusé des informations erronées sur le Covid-19 et les élections américaines, d’après une lettre envoyée mardi 23 septembre par la société mère, Alphabet, à un législateur républicain.

Ce revirement de politique sonne comme une victoire pour les alliés conservateurs de Donald Trump. Ils accusent depuis longtemps les plateformes en ligne et les vérificateurs d’informations professionnels d’avoir un parti pris de gauche et d’utiliser les politiques de lutte contre la désinformation comme prétexte pour censurer.

Des voix conservatrices qui pèsent

«Conformément à l’engagement de l’entreprise en faveur de la liberté d’expression, YouTube offrira à tous les créateurs la possibilité de revenir sur la plateforme si l’entreprise a supprimé leurs chaînes pour violations répétées des politiques relatives au Covid-19 et à l’intégrité des élections, politiques qui ne sont plus en vigueur», a signifié le conseiller juridique d’Alphabet dans une lettre de cinq pages adressée à Jim Jordan, président républicain de la commission judiciaire de la Chambre des représentants des Etats-Unis.

«YouTube attache de l’importance aux voix conservatrices sur sa plateforme et reconnaît que ces créateurs ont une large audience et jouent un rôle important dans le débat civique», dit encore le courrier, sans préciser quels créateurs seront concernés ni quand ils pourront revenir.

Parmi la liste des chaînes écartées figurent, selon les médias américains, le directeur adjoint du FBI Dan Bongino, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, Sebastian Gorka, ou encore le sulfureux animateur de podcast Steve Bannon.

Notion de vérité scientifique fragilisée

Dans la lettre, Alphabet a également accusé l’administration de l’ancien président Joe Biden d’avoir «fait pression sur l’entreprise» pour qu’elle impose ces interdictions.

L’administration Biden avait exhorté les plateformes à supprimer ce qu’elle considérait comme des informations fausses et préjudiciables, comme les contenus encourageant à ingérer de l’eau de Javel pour guérir du Covid-19, une théorie reprise par Donald Trump.

Dernièrement, le chef d’Etat américain a fait réagir la communauté scientifique en prodiguant publiquement des recommandations médicales contestées par les médecins. Par ailleurs, la présence du vaccino-sceptique Robert Kennedy Jr à la tête du ministère de la Santé américain continue également d’alimenter les débats et fragilise la notion de vérité scientifique.

Jim Jordan, attentif à la question de la libéralisation de la parole, a salué sur X l’annonce d’Alphabet comme une «victoire dans la lutte contre la censure». «Plus personne ne dira plus aux Américains ce qu’ils doivent croire ou ne pas croire», a-t-il ajouté.

Après avoir racheté Twitter, rebaptisé X, en 2022, le milliardaire américain Elon Musk avait également permis la réintégration sur le réseau social de comptes véhiculant de fausses informations.