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Taux de chômage en hausse, création d’emploi en berne… le mirage Trump se heurte aux chiffres du ministère du Travail

Dans son rapport mensuel publié ce vendredi 5 septembre, le ministère du Travail américain a notamment annoncé la progression du taux de chômage à 4,3 %.

L'affiche de Donald Trump devant le ministère du Travail, le 27 août. (Drew Angerer/AFP)
Publié le 05/09/2025 à 16h12

Cela valait bien la peine de licencier la cheffe des statistiques de l’emploi. La santé du marché du travail américain a continué de se dégrader en août : le taux de chômage est en progression, à 4,3 % - contre 4,2 % en juillet et 4,1 % en juin -, selon les données officielles publiées ce vendredi 5 septembre par le ministère du Travail. Il s’agit du plus haut niveau depuis l’automne 2021. Les créations d’emploi sont, elles, en berne.

D’après les chiffres du ministère, la première économie mondiale a créé 22 000 emplois le mois dernier, un niveau bien inférieur à ce à quoi les Etats-Unis étaient habitués. Et moins d’un tiers de ce qu’attendaient les analystes, qui tablaient sur 75 000 créations de postes, selon le consensus publié par MarketWatch - un site d’information financière.

La publication ce vendredi des chiffres du ministère du Travail pourrait achever de convaincre la banque centrale des Etats-Unis (Fed), autre instance qui essuie les colères de Trump, de baisser ses taux pour soutenir l’économie, à l’issue de sa prochaine réunion le 17 septembre. Un signal perçu favorablement par les marchés : la Bourse de New York a ouvert dans le vert vendredi, affichant son optimisme quant à la possibilité d’un net assouplissement monétaire dans les prochains mois. Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,20 %, l’indice Nasdaq gagnait 0,72 % et l’indice élargi S & P 500 avançait de 0,43 %.

Tuer le messager

Le mois dernier, la publication du précédent rapport officiel avait créé deux ondes de choc. La première, parce qu’il comportait de fortes révisions du nombre d’emplois créés par les Etats-Unis les mois précédents - montrant que le marché du travail est plus fragile que ce qui avait été jusque-là imaginé. La seconde, parce que le président américain avait décidé dans la foulée de renvoyer Erika McEntarfer, la responsable du service à l’origine du rapport (BLS). Il a affirmé, sans en apporter la preuve, que les chiffres avaient été «bidonnés» à des fins politiques.

L’initiative avait stupéfait économistes comme opposants politiques, ces derniers l’accusant d’essayer de tuer le messager plutôt que de faire face aux conséquences de sa politique économique, notamment ses droits de douane massifs qui bousculent les chaînes de production.

Donald Trump compte nommer à la tête du BLS EJ Antoni, un économiste d’un centre de réflexion conservateur qui soutient sans réserve sa politique. La nomination n’a pas encore été confirmée par le Sénat à majorité républicaine, le camp présidentiel.