Le feu qui convulsait les mots d’ordre et les promesses furieuses agités dans une campagne présidentielle déjà intensément hors norme aux Etats-Unis a franchi un nouveau seuil dramatique, samedi 13 juillet, quand Donald Trump, ancien président et actuel candidat à la reconquête de la Maison Blanche, a été pris pour cible par des tirs lors d’un meeting en Pennsylvanie. L’Amérique, ses divisions, sa passion autodévorante des armes à feu, sa tradition présidentielle déjà tant de fois ensanglantée (d’Abraham Lincoln à JFK) et brutalisée par d’autres tentatives d’assassinat (de Theodore Roosevelt à Ronald Reagan), est une fois encore rattrapée par la violence qui innerve son histoire moderne comme celle d’aucune autre démocratie de son rang.
En en briguant pour la troisième fois les commandes, après en avoir été déchu en 2020 sans reconnaître alors sa défaite, Trump a édifié sa candidature sur des vœux de vengeance et toute une rhétorique revancharde, incendiaire, déclinée depuis à chaque discours, au gré d’une surenchère ouvertement fascisante. L’attentat auquel il vient de réchapper, en miraculé sai