La question ressemble à une voie sans issue. Dans un climat politique déjà toxique et à neuf mois d’un scrutin présidentiel qui promet de l’empoisonner davantage, le Congrès américain, divisé entre un Sénat à majorité démocrate et une Chambre des représentants aux mains des républicains, peut-il vraiment voter une loi fourre-tout mêlant contrôles accrus à la frontière mexicaine, réforme du droit d’asile, soutien militaire à l’Ukraine et Israël, et aide humanitaire à Gaza ? Pour qui observe de près l’évolution de la vie politique outre-Atlantique, de moins en moins propice au compromis, la réponse semble s’imposer : probablement pas.
Cela n’empêche pas Joe Biden de continuer à y croire, ou en tout cas à faire semblant, afin de montrer aux Américains que si lui veut agir, notamment pour tenter d’enrayer la crise migratoire qui menace sa réélection, une majorité d’élus républicains, convaincus ou tétanisés par Donald Trump, mise à l’inverse sur la paralysie des institutions. Après des mois de négociations, un petit groupe de sénateurs est parvenu dimanche à un accord bipartisan, que Joe Biden a aussitôt exhorté le Congrès à «adopter rapidement». Le président de la Chambre, le fidèle trumpiste Mike Johnson, a toutefois promis qu’en cas d’adoption au Sénat, le projet de loi serait «mort-né» à son arrivée à la Chambre.
Pourquoi Ukraine et immigration sont-elles liées ?
Depuis le début de l’invasion russe il y a près de deux ans, les Etats-Unis ont alloué plus de 75 milliards de dollars (70 milliards d’euros) à l’Ukrain