En Equateur, l’état d’urgence est presque devenu un état de fait. Comme s’il fallait affronter un séisme permanent. Sauf que la violence, qui gangrène depuis quelques années ce petit pays andin autrefois pacifique, agit à rebours d’un tremblement de terre : les répliques semblent de plus en plus fortes. Au point de pousser l’actuel président, Daniel Noboa, à peine investi, à parler désormais d’un «conflit armé interne», suscitant une vive inquiétude de la communauté internationale et de ses voisins, comme le Pérou qui a renforcé la surveillance des 1 400 kilomètres de frontière que les deux pays partagent.
L’état d’urgence, qu’il avait décrété lundi 8 janvier comme l’avait fait plus d’une vingtaine de fois son prédécesseur, Guillermo Lasso, ne suffit plus pour mesurer l’explosion de violence et de mutineries qu’a provoquée dimanche