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Libération
Chasse aux migrants

Trump demande à la Cour suprême de pouvoir révoquer le statut légal de plus de 530 000 immigrés

L’administration américaine, contrecarrée par une juge fédérale, veut mettre fin au programme institué par Joe Biden qui accueillait pour deux ans les ressortissants de quatre pays bafouant les droits humains.
Donald Trump, mercredi 8 mai à la Maison Blanche, à Washington. (Alex Brandon/AP)
publié le 9 mai 2025 à 8h44

Ce sont des immigrés vénézuéliens, cubains, nicaraguayens et haïtiens et ils sont 532 000 à vivre aux Etats-Unis. L’administration Trump a demandé jeudi 8 mai à la Cour suprême de l’autoriser à révoquer leur statut légal, tentant ainsi de court-circuiter la décision d’une juge fédérale de Boston (nord-est). Elle avait suspendu le 14 avril l’annulation d’un programme spécial institué sous Joe Biden, le prédécesseur démocrate de Donald Trump, autorisant les ressortissants de ces quatre nationalités à résider aux Etats-Unis pour deux ans en raison de la situation des droits humains dans leurs pays respectifs.

Ce programme a permis à près de 532 000 migrants d’entrer dans le pays. Sans la suspension de la décision prise par la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, mettant fin à ce régime, ils auraient perdu leur droit de rester aux Etats-Unis dès le 24 avril. La magistrate a considéré que l’administration Trump avait interprété la loi de manière erronée en appliquant une procédure d’expulsion accélérée visant les étrangers entrés illégalement dans le pays, mais pas ceux qui s’y trouvent légalement en vertu de programmes gouvernementaux.

Priorité absolue

L’administration Trump demande donc à la Cour suprême, à majorité conservatrice, de lever la suspension prononcée par cette juge fédérale, lui reprochant d’avoir «annulé l’une des décisions les plus importantes du gouvernement en matière de politique d’immigration». Elle l’accuse en outre «d’empiéter sur les prérogatives du pouvoir exécutif dans la gestion du système d’immigration».

Le président Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une soi-disant «invasion» des Etats-Unis par des «criminels venus de l’étranger» et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés. Lundi, Donald Trump a même annoncé que son gouvernement allait payer des immigrés en situation irrégulière pour qu’ils s’«auto-expulsent», c’est-à-dire qu’ils retournent d’eux-mêmes vers leur pays d’origine. Il prévoit de prendre en charge leurs frais de transport et de leur allouer une somme de 1 000 dollars, versée après leur retour dans leur pays, selon un communiqué du ministère de la Sécurité intérieure (DHS). Mais depuis son retour au pouvoir, Donald Trump voit son programme d’expulsions massives contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice.