C’est un principe cardinal que Russes, Ukrainiens comme Européens seraient bien avisés de ne jamais perdre de vue : en toutes circonstances, Donald Trump ne défend qu’une seule cause : la sienne. Son revirement sur la guerre en Ukraine, pressenti depuis quelques semaines et détaillé le lundi 14 juillet à la Maison Blanche, entre livraison d’armes à Kyiv et ultimatum adressé à Moscou, n’échappe pas à la règle. Trump n’a ni découvert soudainement une sympathie pour l’Ukraine, ni retrouvé foi dans les alliances et les principes chers à ses prédécesseurs : s’il change de cap, c’est avant tout parce qu’il s’est senti personnellement offensé par Vladimir Poutine.
Le 20 janvier, le milliardaire républicain retrouvait le pouvoir convaincu qu’il pourrait rapidement imposer une trêve durable entre l’Ukraine et la Russie, fort des bonnes relations qu’il croyait entretenir avec le maître du Kremlin, un «homme fort» à son image. A ses yeux, tout relevait d’un simple marchandage : céder à Moscou les territoires conquis, épouser la rhétorique du Kremlin sur les racines du conflit, forcer la main de l’Ukraine et de son