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Ethique en toc

Trump et le Boeing du scandale : face au cadeau du Qatar, la démocratie américaine en pleines turbulences

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Fier d’accepter le don par Doha d’un avion à 400 millions de dollars, Donald Trump confirme l’avènement d’une ère de confusion entre pouvoir présidentiel et profit personnel. Sous les yeux de tous.
Donald Trump embarque pour se rendre en Arabie Saoudite, lundi 12 mai dans le Maryland. (Brian Snyder/Reuters)
publié le 13 mai 2025 à 6h03

Autre époque, autres mœurs, autre figure à la tête du pays. En avril 1963, un dilemme juridique agite les conseillers de la Maison Blanche : John Fitzgerald Kennedy peut-il accepter la citoyenneté honoraire que l’Irlande souhaite lui accorder sans contrevenir à la Constitution américaine ? L’article 1 interdit strictement, sans l’approbation du Congrès, tout «cadeau», «émolument» ou «titre» émanant d’un «roi, prince ou Etat étranger» à l’endroit d’un haut responsable. Saisi de la question, le ministère de la Justice rédige un mémo prudent. Bien que purement symbolique, l’initiative est finalement abandonnée, par crainte qu’elle ne fragilise politiquement JFK – qui sera assassiné quelques mois plus tard.

Soixante-deux ans et douze présidents plus tard, ce scrupule juridique autour d’un hommage de pure forme paraît étrangement suranné face aux dérives spectaculaires de Donald Trump. Ni la Constitution, ni les lois sur l’éthique, ni même la décence la plus élémentaire ne semblent capables d’endiguer la cupidité du président en exercice. Ce dernier