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Déjugé

Trump mis en échec à Chicago : «Pas de danger de rébellion», le déploiement de la Garde nationale suspendu

La décision vient confirmer un premier jugement du 9 octobre, prononcé après une saisine du gouverneur démocrate de l’Illinois.

Un agent des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis retient un manifestant dans l'East Side de Chicago, mardi 14 octobre 2025. (Anthony Vazquez/Chicago Sun-Times. AP)
Publié le 17/10/2025 à 7h41

Faute de preuves, on renvoie l’armée. Une cour d’appel fédérale a confirmé jeudi 16 octobre la suspension du déploiement des militaires de la Garde nationale à Chicago et dans sa région ordonné par Donald Trump. Le président américain avait donné cet ordre le 8 octobre, affirmant qu’ils étaient nécessaires pour lutter contre la criminalité et protéger les agents de la police fédérale de l’immigration (ICE) dans la troisième plus grande ville des Etats-Unis.

La cour d’appel a estimé que l’administration n’avait pas établi que les conditions régnant dans cette ville de l’Illinois justifiaient le déploiement des militaires. Le gouvernement n’a pas démontré «l’existence d’une rébellion ou d’un danger de rébellion en Illinois», a jugé la cour. «Les actions animées, continues et occasionnellement violentes de manifestants protestant contre la politique et les actes du gouvernement en matière d’immigration ne constituent pas à elles seules un danger de rébellion contre l’autorité du gouvernement.»

Des allégations «non fiables»

La cour d’appel confirme donc jusqu’à ce qu’elle se soit prononcée sur le fond la décision de la juge de première instance le 9 octobre. April Perry avait alors suspendu pour deux semaines le déploiement des réservistes de la Garde nationale à Chicago. La juge, saisie par le gouverneur démocrate de l’Illinois, JB Pritzker, et la mairie de Chicago, a qualifié les allégations des responsables du ministère de la Sécurité intérieure de «non fiables».

Depuis des mois, Donald Trump, qui a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, occasionnant des rafles contre les migrants sans papier, multiplie les sorties contre plusieurs localités démocrates, dont la «Second City». Cela avait déjà été le cas à Los Angeles et à Washington, contre l’avis des autorités locales, mais aussi à Portland, au nord-ouest du pays, où sa décision a déjà été provisoirement bloquée par la justice.

Le président peut parfois recevoir le soutien de ses relais républicains sur place. Ainsi, à Memphis, ville démocrate du sud des Etats-Unis, les gardes nationaux sont sur place et aident les forces de l’ordre «dans des tâches telles que les patrouilles» et le «contrôle de la circulation», ont déclaré jeudi les autorités de l’Etat républicain du Tennessee.