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Libération
Revirement

Trump rétropédale sur les missiles Tomahawk pour l’Ukraine après son échange avec Poutine

Le président américain a déclaré jeudi 16 octobre que les Etats-Unis ne pouvaient pas «appauvrir» leurs propres réserves de ces missiles que l’Ukraine cherche à se procurer auprès de Washington pour répondre aux attaques russes.

Un missile d'attaque terrestre Tomahawk (TLAM) est lancé depuis le croiseur de missiles guidés USS Cape St. George, le 23 mars 2003. (Navy Intelligence. Kenneth Moll /Reuters)
Publié le 17/10/2025 à 8h48, mis à jour le 17/10/2025 à 9h27

Souvent Trump varie, bien fol qui s’y fie. Le président américain s’est montré très prudent jeudi sur l’éventuelle livraison de ces missiles à Kyiv. «Nous ne pouvons pas appauvrir (les réserves de) notre propre pays», a prévenu le président américain. «Nous en avons besoin aussi, donc je ne sais pas ce que nous pouvons faire», a-t-il ajouté, alors qu’il doit rencontrer Volodymyr Zelensky à Washington ce vendredi 17 octobre. En début de semaine, le président américain avait pourtant explicitement menacé son homologue russe : «Je pourrais dire [à Poutine] : regarde, si cette guerre n’est pas réglée, je vais leur livrer des Tomahawks. On pourrait le faire, ou pas, mais je crois que c’est important de mettre ça sur la table.»

Ce début de rétropédalage intervient après un entretien téléphonique surprise entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine. Entretien au cours du quel le maître du Kremlin a profité pour avertir qu’une livraison de ces missiles «nuirait considérablement» à la relation russo-américaine ainsi qu’aux perspectives de règlement du conflit. Les présidents américain et russe ont convenu de se voir à Budapest, «dans les deux prochaines semaines», selon le président américain.

Une troisième rencontre Trump-Zelensky à Washington

Sur son réseau Truth Social, il a jugé que son échange avec Vladimir Poutine avait été «très productif», Moscou parlant d’un entretien «extrêmement franc et empreint de confiance». «Nous voyons déjà que Moscou se précipite pour reprendre le dialogue dès qu’ils entendent parler de Tomahawks», avait commenté sur X Volodymyr Zelensky, à son arrivée jeudi à Washington.

Le président ukrainien a par ailleurs indiqué vendredi avoir rencontré des représentants du fabricant américain des systèmes de missiles Tomahawk et Patriot convoités par Kyiv, envisageant «la perspective d’une production conjointe ukraino-américaine» pour le premier engin, qui présente une portée allant jusqu’à 1 600 kilomètres, à une vitesse de 880 km/h à quelques dizaines de mètres du sol.

Ce vendredi, Volodymyr Zelensky rencontrera Trump à Washington pour la troisième fois depuis son début de mandat. Si la première rencontre, en février 2024, avait viré à la spectaculaire catastrophe, la deuxième, au mois d’août, dans un contexte de dégradation des relations russo-américaines, s’était avérée beaucoup plus cordiale.