Qu’il en occupe de l’espace dans les médias. Comme chaque jour depuis son investiture, le président américain a encore une fois marqué ce jeudi 13 mars de ses annonces coups de feu, coups de bluff et coups de coude. Dans nos colonnes, sa menace de taxer à 200 % les champagnes et vins européens a pris de la place. Idem pour le rôle d’arbitre qu’il s’est auto-accordé dans le conflit russo-ukrainien, toujours en phase de balbutiements pour trouver son accord de cessez-le-feu.
Le moment toutefois est arrivé de se faire du bien : dans sa journée, Donald Trump a parfois dû avoir le cafard. Libé sélectionne quelques nouvelles qui, dans ce capharnaüm informationnel, vous ont peut-être échappées. Mais qui, à coup sûr, auront fait maugréer l’occupant de la Maison Blanche.
Ses terrains de golf au fond du trou
Du seum sur le green. Pour la deuxième fois en quelques jours, Donald Trump vit un drame : la dégradation criminelle de certains de ses terrains de golf. Déjà ce week-end, l’affaire était épicée. Des manifestants avaient retravaillé l’un de ses gazons en Ecosse avec l’inscription suivante : «Gaza n’est pas à vendre». Tandis que son fils Eric évoquait le scandale avec le Premier ministre écossais John Swinney à Edimbourg ce jeudi, une autre propriété – irlandaise cette fois – du milliardaire a été visée.
D’après les médias nationaux, des inconnus ont fait un carnage sur les impeccables greens pour planter des drapeaux palestiniens sur deux pelouses du Trump International Golf Links and Hotel à Doonbeg, un village côtier à l’ouest de l’île. De quoi faire enrager le clan Maga : «Il s’agit d’un acte criminel et puéril, mais l’incroyable équipe de Trump Doonbeg veillera à ce que cela n’ait pas d’impact sur les affaires», a indiqué un porte-parole de Trump Ireland dans un communiqué. La police irlandaise a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête.
Nommer un vaccino-sceptique à la tête d’une agence de santé ? C’est loupé
A contrecœur, la Maison Blanche a dû faire marche arrière sur la nomination de l’ex-élu républicain David Weldon pour diriger les CDC, les centres de contrôle et de prévention des maladies. L’administration Trump avait jeté son dévolu sur ce médecin de 71 ans aux théories conspirationnistes affûtées. Par le passé, le doc avait fait scandale en tissant un lien (fort bancal et issu d’une étude truquée) entre la vaccination et l’autisme chez les plus jeunes. Sa nomination aurait dû être confirmée par le Sénat – exigence de la Constitution – mais face à l’opposition croissante d’élus jusque dans le camp républicain, la Maison Blanche a lâché l’affaire. Joint par le New York Times au téléphone, David Weldon a déclaré avoir été informé par l’équipe du président qu’«ils n’avaient pas les voix nécessaires» pour être confirmé.
Le billet de Jean-Christophe Féraud
Limogeage de milliers de salariés fédéraux : la justice tique
Le combo infernal Musk/Trump peut-il vraiment achever l’Etat fédéral aussi facilement ? Un tribunal fédéral de San Francisco a en tout cas décidé de leur mettre des bâtons dans les roues, ce jeudi. En l’occurrence, l’instance a ordonné à six ministères de réintégrer les millions de fonctionnaires que le PDG de Tesla, bras droit du président, a fait limoger ces dernières semaines. Le juge a notamment statué que justifier ces licenciements massifs par de «mauvaises performances» constituait «un prétexte afin de contourner les obligations légales» en la matière, rapportent plusieurs médias américains.
Journée agitée à la Trump Tower
Les employés de la Trump Tower ont dû avoir de quoi tailler le bout de gras à la machine à café aujourd’hui. Quelque 200 militants et sympathisants de Jewish Voice for Peace, une organisation juive américaine en faveur de la cause palestinienne, ont envahi les lieux. T-shirt rouges à inscriptions blanches (clin d’œil effronté aux codes du mouvement Maga), banderoles et chants hostiles ont semé la zizanie dans l’antre new-yorkaise du chef d’Etat. «Combattez les nazis pas les étudiants», ont-ils notamment chanté en chœur avant que la police n’intervienne. Une référence à l’arrestation le week-end dernier d’une figure des manifestations propalestiniennes de la prestigieuse université de Columbia, Mahmoud Khalil.
Comme Papy, le Canada continue de faire de la résistance
Dans la valse des représailles annoncées par les pays pour répliquer à la folie douanière du dirigeant, le Canada dégaine une nouvelle carte. Ottawa a déposé plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les taxes de 25 % imposées par Trump sur l’acier et l’aluminium. «Le Canada engage une procédure de règlement des différends dans le cadre de l’OMC concernant les droits imposés par les Etats-Unis sur l’acier et l’aluminium», a indiqué l’organisation basée à Genève. D’après elle, le pays juge ces dernières «incompatibles avec les obligations des États-Unis» en matière de commerce international. Concrètement, qu’est-ce que ça implique ? Des semaines voire des mois de négociations entre les deux puissances. En cas d’échec des discussions, des semaines voire des mois d’analyse de la situation de la part d’un groupe d’experts. Tout cela pour potentiellement aboutir à la mise en place de mesures de rétorsion.