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Interview

«Un million d’enfants sont en danger à Haïti», dénonce Amnesty

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Viols, prostitution, recrutements forcés… L’ONG a recueilli sur place les témoignages de jeunes sur les violences commises par les gangs qui contrôlent la capitale. Janine Morna, une des autrices du rapport, répond à nos questions.
Des personnes déplacées par les attaques de gangs armés se réfugient à la mairie du quartier Kenscoff à Port-au-Prince le 10 février. (Clarens Siffroy/AFP)
publié le 14 février 2025 à 9h10

Début janvier, les Nations unies ont révélé le chiffre de 5 600 homicides à Haïti pour l’année 2024, soit près de trois fois plus qu’en 2022. Un bilan dû aux exactions des gangs criminels qui contrôlent 85% de la capitale, Port-au-Prince. Une équipe de chercheuses d’Amnesty International s’est rendue sur place l’automne dernier pour enquêter sur les violences subies spécifiquement par les enfants. Leur rapport, publié mercredi 12 février, signale que plus d’un million d’entre eux vivent dans ces quartiers sans loi, ou dans des lieux où s’entassent les habitants chassés de chez eux.

La fermeture des écoles expose à des violences sexuelles pour les jeunes filles, et à un recrutement forcé pour les garçons, les mineurs désœuvrés devenant des proies faciles pour les malfaiteurs. L’avocate américaine Janine Morna, qui a souvent enquêté sur le sort des enfants dans des situations de conflit partout dans le monde, est l’une des envoyées d’Amnesty à Haïti. Elle répond aux questions de Libération.

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