Début janvier, les Nations unies ont révélé le chiffre de 5 600 homicides à Haïti pour l’année 2024, soit près de trois fois plus qu’en 2022. Un bilan dû aux exactions des gangs criminels qui contrôlent 85% de la capitale, Port-au-Prince. Une équipe de chercheuses d’Amnesty International s’est rendue sur place l’automne dernier pour enquêter sur les violences subies spécifiquement par les enfants. Leur rapport, publié mercredi 12 février, signale que plus d’un million d’entre eux vivent dans ces quartiers sans loi, ou dans des lieux où s’entassent les habitants chassés de chez eux.
Reportage
La fermeture des écoles expose à des violences sexuelles pour les jeunes filles, et à un recrutement forcé pour les garçons, les mineurs désœuvrés devenant des proies faciles pour les malfaiteurs. L’avocate américaine Janine Morna, qui a souvent enquêté sur le sort des enfants dans des situations de conflit partout dans le monde, est l’une des envoyées d’Amnesty à Haïti. Elle répond aux questions de Libération.
Comment avez-vous travaillé sur le terrain ?
Nous avons au préalable mené des entretiens à distance afin