Les droits des personnes transgenres de nouveau dans le viseur de politiques réactionnaires. La Chambre américaine des représentants a adopté ce mardi 14 janvier un projet de loi visant à restreindre fortement la participation des femmes transgenres aux compétitions sportives universitaires féminines.
Ce texte, adopté à 218 voix pour (dont deux élus démocrates) et 206 contre, se dirige désormais vers le Sénat, où son sort est incertain. Il interdit aux institutions scolaires et universitaires qui reçoivent des fonds fédéraux «de permettre à une personne de sexe masculin de participer à une activité ou un programme athlétique destiné aux femmes ou aux filles». Avant de préciser que le sexe est défini comme celui assigné à la naissance.
«Délire transphobe»
Donald Trump a fait de la lutte contre les droits des personnes transgenres un aspect central de sa campagne présidentielle en 2024. «D’un simple trait de plume, dès le premier jour, nous mettrons un terme au délire transgenre», a assuré le président élu fin décembre, alors que seul 1 % environ de la population américaine s’identifie comme transgenre.
Il a ainsi affirmé qu’il signerait «des décrets pour mettre fin aux mutilations sexuelles des enfants, exclure les transgenres de l’armée et les exclure des écoles primaires, des collèges et des lycées». Lors de sa campagne, il avait déclaré vouloir «empêcher les hommes de participer aux sports féminins», arguant que la présence des femmes transgenres dans ces compétitions représentait un danger pour les autres participantes.
La présence même des personnes transgenres dans la sphère publique, leur participation à des compétitions sportives, et l’accès aux soins de transition avant la majorité sont des sujets régulièrement ressortis par la droite réactionnaire et la fachosphère aux Etats-Unis. Le camp républicain a par exemple diffusé de nombreuses publicités de campagne transphobes. Des clips montrant des femmes trans dans le sport féminin, ou avilissant l’utilisation des fonds publics pour les soins d’accompagnement des transitions, ont contribué à alimenter un climat anxiogène pour la communauté LGBT +, inquiète de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.