Pas un cri, pas une exclamation. Au milieu des républicains réunis dans un bar de Nashville (Etats-Unis), les résultats de la primaire du Tennessee tombent ce mardi 5 mars, jour du Super Tuesday, sans que sourcil ne se lève. Tandis que les pintes se vident et que les boules de billard s’entrechoquent dans un brouhaha indifférent, les écrans de télévision affichent : 77,3 % des voix pour Donald Trump contre 19,5 % pour sa rivale à l’investiture Nikki Haley. «On s’y attendait», se contente de réagir un jeune homme en haussant les épaules.
Analyse
Il faut dire que les victoires répétées de l’ancien président ces derniers jours laissent de moins en moins de place au doute quant à son investiture. Aussi, le Tennessee lui est un Etat tout entier dévoué. Ou presque. Lors de la présidentielle de 2020, plus de 60 % des électeurs de ce berceau de la country et des santiags lui ont donné leur voix. Seuls trois comtés ont voté majoritairement pour Biden. Celui de Nashville, brassant une population davantage cosmopolite que le reste du territoire plutôt rural, en fait partie. Au grand dam de Victoria. Longs cheveux blonds et chemisier cintré, la vingtenaire s’agace au milieu des cartons de pizza tandis que ses deux copines opinent du bonnet : «Je n’ose pas porter d’affaires pro-Trump par ici, j’ai le sentiment qu’on v