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Etats-Unis

«Une crise créée de toutes pièces» : à Los Angeles, Donald Trump sort l’artillerie lourde

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Confronté à la contestation encore très contenue de ses politiques de chasse aux étrangers, le président américain cherche à scénariser autant que provoquer la confrontation avec ses opposants en ordonnant que soient postés 2 000 gardes nationaux dans la deuxième ville du pays. Au risque d’attiser les tensions plutôt que de les résorber.
Un manifestant brandit un drapeau mexicain au dessus d'une voiture autonome Waymo en feu dimanche 8 juin à Los Angeles. (Mario Ta/Getty Images. AFP)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 9 juin 2025 à 9h15

Fin janvier, presque aussitôt réinstallé à la Maison Blanche, Donald Trump avait ordonné que soient libérés des milliards de litres d’eau retenus par deux vastes réservoirs de la Central Valley californienne, et cela à la seule fin de damer le pion au gouverneur démocrate de l’Etat, Gavin Newsom, dont il avait vilipendé la gestion des incendies dévastateurs survenus à Los Angeles quelques semaines plus tôt. Une mise en scène politicienne de pure forme, et un invraisemblable gâchis écologique, puisque les flots ainsi déchaînés, plutôt que d’alimenter agglomérations et agriculteurs à l’été, furent ainsi déversés vers nulle part, pour rien : aucune infrastructure existante ne leur aurait permis d’atteindre L.A. – où les feux étaient éteints ou tout proches d’être maîtrisés –, et ils menacèrent alors même d’inonder le centre de l’Etat. Mais qu’importe, puisque le président américain put prendre la pose sur les réseaux en libérateur triomphant, au mépris de tout bénéfice constaté hors des seules contrées de son imagination.

Ordonné par le même président Trump