Le président américain est épaté : «C’est très bon ça ! Qui lui a filé cette réplique ? Vous croyez que je peux m’en servir ?» A son côté, cerné par les ors d’un Bureau ovale redécoré à l’épaisse sauce trumpienne, Nayib Bukele, président du Salvador et autoproclamé le «dictateur le plus cool du monde», vient de livrer sa masterclass tranquille de rhétorique autoritaro-populiste à un Donald Trump pourtant pas novice en la matière : «On dit parfois que j’ai emprisonné des milliers de personnes – j’aime à dire que j’en ai en fait libéré des millions», pavoise le dirigeant salvadorien, reçu avec d’infinis égards à la Maison Blanche lundi 14 avril, en tee-shirt sous son costume, tout de noir vêtu, dégaine manifestement cultivée de méchant d’un James Bond.
Ainsi Bukele, réélu triomphalement l’an dernier à 42 ans, se plaît-il à renverser, dans un rictus autosatisfait, les critiques dénonçant ses politiques d’incarcérations massives et sans procès,