«Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé» le suspect âgé de 30 ans, «de huit chefs de meurtre», a déclaré la police dans un communiqué publié dimanche 27 avril, ajoutant que d’autres inculpations étaient attendues. L’homme, présenté comme un habitant de Vancouver et qui a comparu devant un tribunal avant d’être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.
Aucun motif n’a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l’ouest du pays, alors que les Canadiens sont appelés aux urnes ce lundi pour des élections législatives. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, s’est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. «La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille, a-t-il déclaré. Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.»
La piste terroriste écartée
Le suspect a «un lourd passé d’interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale, a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d’une conférence de presse dimanche. Même si je ne peux pas m’exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu’il s’agit d’un acte terroriste», a-t-il ajouté. «Il y a désormais onze décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d’autres sont blessés, dont certains gravement, a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter. Il s’agit du jour le plus sombre de l’histoire de Vancouver.»
Samedi, peu après 20 heures, heure locale, selon la police, «un homme au volant d’un SUV Audi noir» a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte Pacifique où des membres de la communauté philippine s’étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens. Une témoin a raconté au Vancouver Sun qu’elle avait entendu de grands bruits, puis des hurlements : «Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place.» Des images partagées sur les réseaux sociaux montrent le SUV noir dont l’avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris.
La campagne électorale affectée
Dans la foulée, plusieurs personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l’attaque. De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l’ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.
Dimanche, le roi Charles III, chef d’Etat du Canada, s’est dit «profondément attristé» par cette «terrible tragédie». Emmanuel Macron a dit sa «solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine». De son côté, le président des Philippines, Ferdinand Marcos, a déclaré dans un communiqué qu’il était «complètement bouleversé d’apprendre ce terrible incident».
Le drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin national de ce lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d’annexion. Le nouveau Premier ministre, Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l’attaque à Vancouver.