Mercredi 26 mars, une vidéo a fait le tour de la planète. On y voit la ministre américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, s’adresser à la camera alors qu’à l’arrière-plan, derrière d’imposants grillages, se tiennent en silence des dizaines de taulards torses nus et crânes rasés. «Si vous commettez un crime, voici l’une des conséquences auxquelles vous pourriez faire face», sermonne la ministre de Donald Trump, d’une sévérité glaciale dans son tee-shirt blanc, à l’attention d’éventuels candidats à l’immigration clandestine.
La scène a été tournée au Cecot (Centre de confinement du terrorisme), une mégaprison de haute sécurité construite au Salvador par l’autoritaire et populiste président Nayib Bukele. Et les figurants involontaires de la sinistre mise en scène sont quelques-uns des 238 Vénézuéliens arrivés par avions le 16 mars, après leur expulsion des Etats-Unis. «Cette installation est l’un des outils de notre arsenal, que nous utiliserons si vous commettez des crimes contre le peuple américain», insiste Kristi Noem.
Un gang vénézuélien «pire qu’Al-Qaeda»
Pour justifier son action, l’administration américaine a accusé les expulsés d’appartenir au Train d’Aragua, un gang criminel né au Venezuela et actif dans plusieurs pays du continent, et que le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, décrit comme étant