Libération
Robert Green dans sa maison de l'est de La Nouvelle-Orléans, où se trouvait le domicile de sa mère jusqu'à l'ouragan, le 22 août. Robert Green dans sa maison de l'est de La Nouvelle-Orléans, où se trouvait le domicile de sa mère jusqu'à l'ouragan, le 22 août. (Julien Gester/Libération)

Reportage

Vingt ans après l’ouragan Katrina, le traumatisme indélébile de La Nouvelle-Orléans : «La dépression de ces années-là s’est déposée en nous»

Article réservé aux abonnés
Deux décennies après avoir été presque entièrement noyée, la ville vit encore sous l’emprise de la catastrophe qui a tué plus de 1800 personnes, entre plaies invisibles et quartiers toujours sinistrés.
publié aujourd'hui à 19h50

Vendredi, comme chaque 29 août, Robert Green, sa famille et ses amis emprunteront Tennessee Street en survivants endeuillés mais souriants, escortés des flonflons colorés d’un orchestre de parade. Ainsi, ils reparcourront une fois encore, entre les maisons neuves et les herbes folles, l’itinéraire de leur calvaire et de leur résilience, partant de la parcelle que Robert habite toujours, et où vivait sa mère avant lui, jusqu’à ce que leur demeure ne soit emmenée s’abîmer au bas de la rue par les flots furieux que déchaîna l’ouragan Katrina contre La Nouvelle-Orléans, il y a vingt ans exactement.

Ce foyer du quartier pauvre et très majoritairement africain-américain du Lower Ninth Ward, enserré par des canaux et le Mississippi, Green et les siens y sont restés bloqués, agrippés à la toiture où les avait portés la montée subite des eaux. La veille, ils avaient cherché en vain à fuir la Louisiane, empêchés par la saturation des routes et l’état de santé de sa vieille mère malade, et puis, sans plus de succès, à trouver abri sur la pelouse déjà bondée du Superdome – le stade de football géant qui deviendra les jours suivant l’emblème de l’épouvantable gestion locale comme fédérale de la crise humanitaire, et de l’abandon des dizaines de milliers d’infortunés qui s’y éta

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique