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Analyse

Violence au Mexique : «L’Etat est capturé par les cartels et les urnes sont pleines de sang»

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Avant la présidentielle du 2 juin, qui devrait voir la victoire de Claudia Sheinbaum, héritière de l’actuel chef de l’Etat, l’échec sécuritaire d’Andrés Manuel López Obrador face aux cartels ne mine en rien les espoirs de son parti, au contraire.
Le 26 mars 2024 à Mexico, lors d'une manifestation pour demander que la justice soit rendue concernant les 43 étudiants de l’Ecole normale rurale d’Ayotzinapa disparus en 2014. (Eyepix Group/LightRocket via Getty Images)
publié le 23 mai 2024 à 6h21

Andrés Manuel López Obrador serre les dents. Ses principaux collaborateurs, la mine déconfite, fixent le sol. Face à eux, dans un salon du Palais national, des dizaines de proches de disparus brandissent les portraits des victimes. Le malaise était déjà patent avant qu’une mère ne s’agenouille devant le Président et le supplie de l’aider à retrouver son fils. AMLO, crispé, tente de l’obliger à se relever, sans succès.

C’était en juin 2019. Son sexennat à peine entamé, le président mexicain se rend compte qu’il ne pourra apporter de réponse aux nombreux collectifs de familles des victimes de la violence. Par la suite, il maintiendra une distance hostile avec ceux-ci et refusera de les recevoir. Trop de gêne accumulée, trop de promesses non tenues : celle de rechercher les disparus, et notamment les 43 étudiants de l’Ecole normale rurale d’Ayotzinapa disparus en 2014, de créer un centre national pour identifier les milliers de corps retrouvés dans des fosses, de former des commissions de vérité et de rendre justice aux victimes et, par-dessus tout, d’enrayer