Comme l’amitié peut être cruelle, surtout lorsqu’elle est imaginaire, fantasmée, asymétrique à l’image de celle qui lie Donald Trump à Vladimir Poutine, du moins dans la tête du président américain. Mi-juillet, annonçant un ultime ultimatum de cinquante jours (après avoir laissé filer des mois durant tous les précédents), Trump s’était épanché sur ses amères désillusions : «On a plein de fois cru être arrivés à un accord [de paix en Ukraine]. Je rentre à la maison et je dis : “Première dame, je viens d’avoir la plus merveilleuse des conversations avec Vladimir. Je crois qu’on y est.” Et là j’allume la télévision, ou bien une fois elle me dit : “C’est bizarre parce qu’ils viennent juste de bombarder une maison de retraite.” J’ai dit : “Quoi ?” Nous n’aimons pas ça…»
Et il fallait sans doute entendre là au moins deux aveux. Que Melania Trump a pu être manifestement mieux informée des tragiques réalités du terrain ukrainien que son président de mari. Et que celui-ci, piqué comme jamais derrière ce «nous» de majesté, en avait peut-être bien soupé, finalement, d’adresser tant d’amour à Moscou pour n’en recevoir aucune preuve en retour, et d’a