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Parts de marché

Voitures électriques : les ventes progressent en Europe de 26 % en avril, celles de Tesla chutent de près de 53 %

Les ventes d’électriques sont globalement en hausse au sein de l’UE, selon les chiffres publiés ce mardi 27 mai par les constructeurs, quand celles de la marque d’Elon Musk ont été divisées par deux.
(Stephane Mahe/REUTERS)
publié le 27 mai 2025 à 8h34

Chaque mois revient la même antienne. Les ventes de Tesla dans l’Union européenne ont continué de dégringoler en avril, elles ont cette fois-ci été divisées par deux, selon des chiffres publiés ce mardi 27 mai.

Les causes sont toujours les mêmes, à savoir son patron, Elon Musk, mais aussi une gamme vieillissante de véhicules. Tesla a ainsi vu ses immatriculations baisser dans l’Union européenne de 52,6 % en avril et de 46,1 % en cumulé depuis le début de l’année, selon l’Association des constructeurs européens (ACEA). Tesla est retombée à 1,1 % de part de marché sur les quatre premiers mois de 2025, avec 41 677 véhicules, vendus contre 77 314 sur la même période l’année passée.

Leader des ventes de voitures électriques en Europe jusqu’en 2024, Tesla a été dépassée dans cette catégorie au mois d’avril par un total de dix marques, dont Volkswagen (qui rattrape ainsi son retard dans l’électrique), BMW, Renault, mais aussi le Chinois BYD, selon le cabinet Jato Dynamics.

Le nouveau petit SUV électrique de Skoda (groupe Volkswagen), l’Elroq, s‘est pour sa part placé en tête des ventes. La Tesla Model Y, ex-reine du marché, est reléguée à la neuvième place.

«Croissance progressive et très inégale»

Les voitures électriques poursuivent pourtant leur conquête du marché européen (+ 26,4 % sur un an), atteignant 15,3 % des ventes en avril, selon l’ACEA.

Les ventes d’électriques progressent néanmoins de façon très contrastée selon les pays européens, notamment en fonction des bonus et avantages fiscaux redistribués par les gouvernements. Trois des quatre plus grands marchés de l’UE, qui représentent 63 % des immatriculations d’électriques, ont enregistré de fortes progressions, l‘Allemagne est à + 42,8 %, la Belgique à + 31,3 % et les Pays-Bas sont à + 6,4 %. En revanche, la France a enregistré une baisse de 4,4 %, malgré la reprise observée en avril 2025.

«Les ventes de véhicules électriques prennent lentement de l’ampleur, mais la croissance reste très progressive et inégale entre les pays de l’UE», a déclaré Sigrid de Vries, directrice générale de l’ACEA, dans un communiqué.

«Pour que les véhicules électriques deviennent un choix courant, il est essentiel que les gouvernements continuent à mettre en place les conditions nécessaires, telles que les incitations à l’achat et fiscales, les infrastructures de recharge et |de faibles] prix de l’électricité», a souligné Sigrid de Vries.

Dans ce contexte, avec leurs prix de vente plus accessibles, les voitures hybrides (avec une petite batterie électrique qui se recharge en conduisant) continuent à dominer le marché européen (+ 20,8 % depuis le début de l’année), avalant des parts de marché jusqu’ici réservées aux voitures à essence (-20,6 %).

Toutes énergies confondues, le groupe Volkswagen continue de dominer le marché européen (+ 2,9 % en avril) et le numéro 2 Stellantis commence à limiter la casse après des mois difficiles (-1,1 %), poussé par ses marques Peugeot, Jeep ou Alfa Romeo.

«Boom des hybrides rechargeables chinoises»

Les voitures hybrides rechargeables (avec un moteur à essence et une batterie électrique que l’on branche pour recharger) ont rebondi (+ 7,8 %), notamment en Allemagne et en Espagne, et représentent 7,9 % du marché.

Les voitures chinoises ont «grandement» contribué au succès des électriques et des hybrides rechargeables, analyse Jato. Les marques comme BYD, MG, Xpeng ou Leapmotor ont ainsi progressé de 59 % en un an dans ces catégories, contre 26 % pour les autres marques.

«Reste à voir si l’Union européenne répondra au boom des hybrides rechargeables chinoises en imposant des droits de douane», comme elle l’a fait pour les voitures électriques, fait remarquer Felipe Munoz, du cabinet Jato.

Tesla pâtit notamment des prises de position de son patron Elon Musk et de ses actions au sein du Doge, une commission de l’administration Trump chargée de coupes drastiques dans les dépenses fédérales. Au premier trimestre 2025, les ventes de Tesla ont chuté de 13 % sur un an, avec un fléchissement particulièrement marqué dans l’UE, où les immatriculations se sont contractées de 45 % par rapport à la même période de l’an dernier.

Elon Musk a pourtant assuré le 20 mai que la situation commerciale de Tesla était déjà «rétablie» et que les ventes étaient «bonnes». Il a également indiqué qu’il ne consacrerait plus qu’un jour ou deux par semaine à la commission américaine pour l’efficacité gouvernementale (Doge), le reste de son temps étant dédié à la gestion de ses sociétés, en premier lieu Tesla.