La défiance est de mise entre le gouvernement américain et X, le nouveau nom de Twitter. Le ministère de la Justice a demandé lundi 11 septembre à un juge de San Francisco de refuser la demande de l’entreprise de revoir un accord conclu en mai 2022. Le gouvernement américain craint que X, ne respecte plus ses engagements en termes de sécurité et confidentialité des données depuis que l’entreprise est passée sous le contrôle d’Elon Musk.
Cet accord avait été passé après que la FTC (Federal Trade Commission, la Commission fédérale du commerce) a accusé le réseau social d’avoir trompé ses utilisateurs de 2013 à 2019 en leur cachant qu’il se servait de leurs données personnelles pour aider des annonceurs à leur envoyer de la publicité ciblée. Il prévoyait notamment la mise en place d’un «programme exhaustif sur la sécurité des informations», l’évaluation en amont de tout nouveau produit ou service qui nécessite de récolter des données personnelles, et des audits indépendants.
A cette époque, la société avait consenti à payer une amende de 150 millions de dollars et à se soumettre à des vérifications régulières pour assurer sa conformité aux règles édictées la FTC. En juillet, le réseau social avait sollicité auprès du tribunal la résiliation ou la modification de cet accord. «X cherche aujourd’hui à se débarrasser de cet accord et à limiter l’examen de ses pratiques en matière de données. Cette requête est sans fondement et doit être rejetée», déclarent les avocats du ministère dans le dépôt judiciaire fait par le ministère de la Justice.
Musk cherche à ne pas témoigner
Au-delà de la plainte, les avocats du ministère évoquent également les bouleversements majeurs survenus au sein de l’entreprise, des démissions aux lancements chaotiques de nouvelles fonctionnalités. «La FTC avait toutes les raisons de chercher à savoir si ces événements signalaient un manquement de la part de X à ses obligations», assurent-ils.
Ils appellent aussi la cour à rejeter la demande du milliardaire de ne pas avoir à témoigner. «X n’a pas droit à une ordonnance de protection suspendant la déposition de Musk. Contrairement aux affirmations de X, Musk a une connaissance unique et de première main de l’état actuel et de l’orientation des pratiques de l’entreprise en matière de données et de ses efforts pour se conformer à l’ordonnance administrative de 2022», détaillent-ils.
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Depuis un an, Twitter a connu beaucoup de changements. Après son rachat de Twitter en octobre 2022, Elon Musk a rapidement licencié plus de la moitié des employés du groupe californien, y compris de nombreux hauts responsables au fait de ces régulations. La FTC avait alors averti le réseau social qu’il risquait des amendes conséquentes s’il ne se conformait pas à l’accord passé. «Aucun directeur général ou entreprise n’est au-dessus de la loi», avait souligné un porte-parole de l’agence fédérale.