Voilà près de sept ans que le territoire libanais était épargné par Israël. Mais, depuis mercredi, les tensions ont repris le long de la frontière entre les deux pays, conduisant aux premières frappes israéliennes au Liban depuis 2014. Dans la nuit de mercredi à jeudi, aux alentours de 00h40, Tsahal, l’armée israélienne, a mené deux raids aériens contre la région de Dimachqiya, près de Marjeyoun, au Liban-Sud, selon la chaîne Al-Manar, affiliée au parti chiite Hezbollah. L’armée répondait à trois tirs de roquettes envoyés depuis le Liban. Sur les trois projectiles, seulement deux ont atteint le territoire israélien, touchant la ville de Kiryat Shmona, où le maire a exhorté les habitants à rester dans leurs abris anti-missiles. Les tirs n’ont fait aucun blessé.
Des tirs non revendiqués
Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, s’est exprimé sur Twitter : «L’Etat libanais est responsable de ce qui se passe sur son territoire. L’armée israélienne met en garde contre la poursuite des agressions contre la souveraineté d’Israël et ses habitants.» Il a précisé que ces frappes ont visé des sites de lancement de missiles, ainsi que «des activités terroristes».
#فيديو الغارات الجوية التي شنتها الطائرات الحربية الليلة الماضية في #لبنان مستهدفة مناطق اطلاق القذائف الصاروخية بالاضافة الى بنية تحتية تستخدم لنشاطات إرهابية. تتحمل دولة لبنان مسؤولية ما يجري داخل أراضيها. يحذر جيش الدفاع من مواصلة محاولات الاعتداء ضد مواطني #إسرائيل وسيادتها pic.twitter.com/5PlTk9Xl6P
— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) August 5, 2021
Les trois tirs de roquettes, quelques heures auparavant, n’ont toujours pas été revendiqués. D’après le quotidien israélien Haaretz, les responsables de Tsahal estiment que ces projectiles ne sont pas liés au Hezbollah, mais plutôt à des factions palestiniennes. Avichay Adraee avait déjà prévenu qu’une escalade pourrait avoir lieu. Si l’aviation israélienne bombarde régulièrement la bande de Gaza et la Syrie, ses dernières frappes au Liban remontent à 2014. Depuis, Israël n’avait eu recours qu’à des tirs d’artillerie sur ce territoire.
«Eviter toute nouvelle escalade»
De son côté, le ministre de la Défense, Benny Gantz, a souhaité adresser un message ferme à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), présente sur le territoire depuis 1978 afin de surveiller la frontière israélienne en coordination avec l’armée libanaise : «Nous ne permettrons pas que la crise sociale, économique et politique au Liban se transforme en menace sécuritaire pour Israël», a-t-il affirmé. Les derniers tirs de roquette en provenance du Liban remontent au mois de mai, en pleine escalade avec le Hamas sur la bande de Gaza.
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La Finul veille aussi à l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, adoptée en août 2006 dans l’espoir de mettre un terme au conflit israélo-libanais. «Le chef de mission et commandant de la force de la Finul, le général de division Stefano Del Col, a été en contact immédiat avec les parties. Il les a exhortées à cesser le feu et à faire preuve d’un maximum de retenue pour éviter toute nouvelle escalade, en particulier en ce jour anniversaire solennel», a déclaré l’instance onusienne dans un communiqué, au moment où des milliers de Libanais se rendaient au port de Beyrouth pour rendre hommage aux victimes de l’explosion du 4 août 2020.