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Répression

A Hongkong, l’Eglise catholique dans le collimateur de Pékin

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L’arrestation début mai d’un cardinal pour «conspiration de collusion avec des forces étrangères» a suscité l’émoi à Hongkong. L’Eglise catholique, l’une des dernières institutions indépendantes de la ville, doit désormais se plier aux pressions.

Le cardinal catholique Joseph Zen à l'église de la Sainte-Croix, à Hongkong, en mai 2022. (Kin Cheung/AP)
Par
Louise Delmotte
correspondance à Hongkong
Publié le 25/05/2022 à 19h37

Après l’arrestation du cardinal Joseph Zen début mai à Hongkong, l’Eglise catholique craint d’être la prochaine cible de la campagne de répression menée par Pékin depuis la promulgation d’une loi de sécurité nationale en 2020. Zen, ancien évêque de 90 ans, a été inculpé mardi pour ne pas avoir correctement enregistré un fonds d’aide juridique destiné aux dissidents arrêtés. Début mai, le cardinal et les quatre autres gestionnaires de ce fonds ont été arrêtés pour «conspiration de collusion avec des forces étrangères», un chef d’accusation qui relève de la loi de sécurité nationale et pour lequel ils n’ont pas encore été poursuivis.

L’arrestation de l’un des plus hauts dignitaires catholiques d’Asie a suscité l’émoi dans une ville qui compte 500 000 catholiques. Mais le Vatican s’est contenté d’exprimer son «inquiétude». Cette réaction timide a ravivé les débats autour de la stratégie de rapprochement avec la Chine menée par le Saint-Siège depuis la signature d’un accord sur la nomination des évêques en 2018. Arrivant à échéance en septembre, ce pacte, dont le contenu n’a jamais été révélé, est en cours de renégociation.

«L’espoir ne parle pas»

Joseph Zen en est l’un des plus féroces détracteurs. Originaire de Shanghai, il qualifie cet accord de «trahison» pour l’Eglise souterraine chinoise, cible régulière