Menu
Libération
Reportage

A la frontière entre Thaïlande et Cambodge, «ce conflit n’intéresse que les nationalistes»

Article réservé aux abonnés
La mort d’un soldat cambodgien fin mai a entraîné la fermeture des postes-frontières le 23 juin. Les habitants et commerçants du plus gros point de passage entre les deux pays sont depuis plongés dans l’inconnu sécuritaire et économique.
Le poste-frontière de Ban Klong Luek côté thaïlandais à Aranyaprathet le 24 juin, au lendemain de sa fermeture. (Lillian Suwanrumpha/AFP)
par Guillaume Gosalbes, correspondant à Bangkok et Juliette Chaignon, correspondante à Bangkok
publié le 17 juillet 2025 à 6h15

D’ordinaire, la barrière du poste-frontière d’Aranyaprathet-Poipet, le plus gros point de passage entre la Thaïlande et le Cambodge, se soulève plusieurs milliers de fois par jour pour laisser passer les voitures, les bus remplis de touristes et les files de camions. Mais toute cette activité a été stoppée net le 23 juin, conformément à l’ordre des autorités thaïlandaises de fermer les passages frontaliers de six provinces du pays. Désormais, seuls les élèves, les malades et les Cambodgiens faisant leurs courses en Thaïlande peuvent transiter sans encombre.

On pourrait dire que tout a commencé fin mai, quand un soldat cambodgien a été tué dans un échange de tirs dans le secteur, les deux pays s’accusant mutuellement d’avoir initié l’escarmouche. Mais tout remonte plutôt à 1907. A l’époque, un traité franco-siamois redéfinit les frontières entre le royaume de Thaïlande et le Cambodge, qui était alors sous administration de l’Indochine française. Quatre temples khmers sur lesquels la Thaïlande revendique la souveraineté se retrouvent tout d’un coup côté Cambodge. C’est le