Une réfugiée ouïghoure a-t-elle échappé de peu à un enlèvement, mercredi à Paris ? Au lendemain de la fin de la visite d’Etat du président chinois, Xi Jinping, en France, Gulbahar Jalilova a visiblement été prise pour cible par un groupe de huit ou neuf individus et victime d’une tentative d’intimidation, sinon de kidnapping dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.
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Citoyenne kazakhe d’origine ouïghoure, Gulbahar Jalilova est arrivée en France en octobre 2020 après un long périple pour échapper à l’enfer des camps de concentration du Xinjiang, où sont enfermés près d’1 million de Ouïghours et autres membres des peuples turciques, ainsi qu’aux menaces des services de sécurité chinois déployés dans de nombreux pays. De mai 2017 à septembre 2018, elle a été internée de force dans une cellule de l’un de ces centres pénitentiaires, persécutée et humiliée. Dès l’automne 2018, elle a été parmi les premiers rescapés des camps à témoigner ouvertement de la politique génocidaire d’internement massif des communautés ouïghoures, kazakhes, kirghizes par le régime de chinois. C’est à ce titre que cette commerçante sexagénaire est harcelée et menacée.
«Fonctionnaires d’Etat»
Selon les témoignages de plusieurs de ses proches, il était 11h40, mercredi matin, quand un van noir a été repéré dans la rue de Gulbahar Jalilova. Dans un premier temps, il aurait pénétré dans le garage de l’immeuble, avant de ressortir et de stationner sur la voie. Un groupe de sept hommes et deux femmes, «habi