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Libération
Corée du Sud

A Séoul, les universités pour femmes se rebellent contre l’arrivée des étudiants

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Les étudiantes d’une faculté sud-coréenne non mixte protestent contre la possibilité d’ouvrir leur établissement à des hommes. Dans un pays où l’égalité est encore une perspective lointaine, ces campus réservés aux femmes sont des bastions féministes.
Des étudiants dans une école de Séoul, le 14 novembre 2024. (Song Kyung-Seok/AFP)
par Arthur Laffargue, correspondant à Séoul
publié le 16 novembre 2024 à 10h50

En lettres rouges, le slogan annonce la couleur : «Plutôt disparaître que d’ouvrir nos portes.» Les étudiantes de l’université pour femmes de Dongduk, dans le nord-est de Séoul, refusent d’accueillir des camarades masculins. Depuis mardi 12 novembre au matin, un blocus s’est mis en place et les cours sont presque tous annulés. L’entrée principale est recouverte d’affiches et une pile de chaises empêche d’accéder au parking. «Nous avons barré l’accès aux classes», explique So-hyun.

Etudiante en langues de 23 ans, elle fait partie des organisatrices de ce mouvement spontané, né vendredi 8 novembre. La veille, les étudiantes avaient eu vent de délibérations au sein de l’administration évoquant un futur passage à un enseignement mixte. Elles reprochent aussi à la direction d’avoir admis cette année six hommes dans le cadre d’un programme spécial de cours de coréen à destination d’étudiants étrangers, une information confirmée par les médias locaux. L’université a pris position mardi via un communiqué de sa présidente, Kim Myung-ae, déclarant que l’ouverture à des étudiants masculins n’est pas officiellement entérinée et fait seulement l’objet de discussions relatives au projet «Vision 2040» de l’établissement. La dirigeante a également accusé les étudiantes de «terroriser le corps enseignant et le personnel» et assure qu’elle tiendra pour «sévèrement responsables» les participantes au blocus.

Forums masculinistes

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