Typhon, inondations, tsunami. Depuis lundi, la Chine subit de plein fouet différentes catastrophes naturelles, sans lien direct entre elles. Alors que les côtes chinoises sont en alerte face à de potentiels tsunamis après le violent séisme survenu en Russie mardi et que le nord du pays, notamment Pékin, est frappé par de violents orages meurtriers, c’est au tour de Shanghai d’être touchée. La mégapole chinoise a en effet évacué près de 283 000 personnes, entre mardi 29 et mercredi 30 juillet, à l’approche d’un typhon. Il a finalement atteint la capitale économique de Chine.
De l’eau jusqu’aux chevilles
Entre mardi soir et mercredi matin à 10 heures, heure locale, «282 800 personnes ont été évacuées», a rapporté la télévision publique étatique CCTV. Responsable de fortes pluies et de vents violents, le typhon Co-May a touché terre mercredi à 4 h 30, dans la province orientale de Zhejiang, au sud de Shanghai.
Pour aller plus loin
L’Observatoire météorologique central de Shanghai a accru mercredi après-midi son niveau d’alerte de jaune à orange, le deuxième le plus élevé. Le typhon avait été rétrogradé au rang de tempête tropicale avant de quitter les Philippines, mais il s’est de nouveau renforcé au-dessus de la mer de Chine méridionale. Sur des vidéos en direct du littoral chinois, des vagues recouvrent des promenades en bord de mer, tandis que des images de la ville de Ningbo montrent des habitants avec de l’eau jusqu’aux chevilles.
A Shanghai, plus de 1 900 abris temporaires ont été installés à travers la ville, ont indiqué les autorités. Les lignes de ferry ont été arrêtées, tandis que les transports en métro et en train sont perturbés. Près d’un tiers des vols des deux aéroports internationaux de la mégalopole ont été annulés, soit environ 640, a indiqué le service d’informations de la ville.
L’année dernière, un puissant typhon nommé Bebinca avait entraîné une paralysie similaire. En 2022, à l’approche du typhon Muifa, plus d’un million de personnes avaient été évacuées de Shanghai.
Glissements de terrain meurtriers
Cette fois, le passage du typhon Co-May est indirectement lié aux conditions météorologiques extrêmes actuelles dans le nord de la Chine, a déclaré Chen Tao, prévisionniste au centre météorologique national, au quotidien d’Etat China Daily. «L’activité des typhons peut influencer la circulation atmosphérique, modifiant ainsi le transport d’humidité vers le nord», a-t-il déclaré. Les inondations dans le nord du pays ont causé au moins 62 morts, provoqué des glissements de terrain meurtriers, dévasté des habitations, privé des villages d’électricité et entraîné l’évacuation de dizaines de milliers de personnes, selon les médias d’Etat. Des dizaines de routes ont aussi été fermées.
A Pékin, 44 personnes sont mortes et 9 autres sont portées disparues, soit le bilan le plus lourd ayant été enregistré dans le district de Miyun, en grande banlieue nord-est de la capitale. L’essentiel des victimes résidaient dans un établissement pour personnes âgées. Les autorités de la capitale chinoise ont reconnu ce jeudi 31 juillet des «failles» dans la préparation contre les catastrophes naturelles. Yo Weiguo, responsable du Parti communiste chinois dans le district, a déclaré que «cette douloureuse leçon» était un réveil pour «placer le peuple au premier plan».
Dans la province voisine du Hebei, un glissement de terrain survenu dans un village a tué huit personnes, tandis que quatre autres sont toujours portées disparues, a rapporté mardi la télévision publique CCTV.
Ce week-end, déjà, un violent accident de bus s’est produit dans le nord du pays, dans la province du Shanxi, alors que de fortes précipitations s’abattaient sur la route. 10 personnes ont, pour l’heure, été retrouvées mortes. Les recherches se poursuivent pour les quatre personnes toujours portées disparues depuis dimanche, a indiqué l’agence Chine nouvelle, média d’Etat.
Les catastrophes naturelles sont courantes dans le pays, surtout l’été, quand certaines régions sont submergées par des pluies diluviennes pendant que d’autres sont en proie à la sécheresse. La Chine est le plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre qui, selon les scientifiques, accélèrent le changement climatique et rendent plus fréquents et intenses les événements météorologiques extrêmes. Le géant asiatique est aussi un leader mondial des énergies renouvelables et vise la neutralité carbone d’ici 2060.
Mise à jour à 11 h 11 avec le nouveau bilan.