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Libération
Tentatives d'ingérence

A Taiwan, espions, anciens militaires et cellule dormante au service de la Chine

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Conflit entre la Chine et Taiwandossier
Un ex-général et cinq autres personnes ont été inculpés pour collusion avec le régime chinois. Une affaire qui illustre les tentatives d’infiltration tous azimuts de Pékin dans les affaires de l’archipel.
Le président taïwanais Lai Ching-te, lors d'une visite d'inspection des troupes de défense aérienne sur l'archipel de Penghu, en septembre 2024. (Walid Berrazeg /AFP)
publié le 23 janvier 2025 à 19h08

Cette fois, le risque ne vient pas directement de l’extérieur. Il est intérieur et mobilise de plus en plus les autorités taïwanaises qui évoquent des actions constituant une «menace sérieuse» pour «la sécurité nationale et la stabilité sociale» et justifiant une nouvelle réponse judiciaire. Mercredi 22 janvier, le bureau du procureur général de Taiwan a inculpé un lieutenant général de l’armée à la retraite, Kao An-kuo, et cinq autres personnes pour collusion avec la Chine. Transférés à la Haute Cour de Taiwan et placés en détention avec interdiction de tout contact avec l’extérieur, les six accusés sont soupçonnés d’avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale. Ils auraient créé à Taïwan une organisation destinée à aider le régime de Xi Jinping dans l’éventualité d’une invasion militaire. Ce groupe pro-unification appelé «gouvernement militaire de la République de Chine Taiwan» prévoyait d’agir en tant que collaborateur armé et force supplétive de l’Armée populaire de libération (APL).

Selon les procureurs, le «gouvernement militaire» de Kao An-kuo a reçu des fonds de la Chine d’un montant avoisinant les 9,62 millions de dollars taïwanais (plus de 281 000 euros). Ces sommes devaient financer et équiper des unités armées et des bases opérationnelles à Taiwan afin de faciliter le renversement du gouvernement. L’ex-général est poursuivi pour violation des articles 2 et 7 de la